ANNIHILATOR Feast
CD Jewel case

3/5 1 rating

TRACK LISTING

1. Deadlock
2. No Way Out
3. Smear Campaign
4. No Surrender
5. Wrapped
6. Perfect Angel Eyes
7. Demon Code
8. Fight The World
9. One Falls, Two Rise

MUSIQUE VIDEO ANNIHILATOR No Way Out

Ajoutée le 17-09-2013
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LA CHRONIQUE DES PRO'S

11/20
Courtesy of ROCK 'N BALLS

Il est parfois difficile de comprendre Annihilator. Un peu comme ces jeunes prodiges du foot dont la carrière est souvent sur le point dexploser, mais qui restent jusquà la fin de simples espoirs sans lendemain. Le groupe canadien, cest un peu ça. Il a tout pour être un combo thrash de tout premier ordre mais, après un début de carrière sur les chapeaux de roues, il nest parvenu quoccasionnellement à Lire la suite [...] atteindre les sommets. Cette situation na pas de cause unique, cest plutôt dun ensemble de détails quil sagit : instabilité de line-up, second degré déforçant le propos du groupe, productions stériles, compositions sans caractère, etc. Tous ces éléments (rarement présents simultanément) ont pollué bon nombre dalbums dAnnihilator. Plus grave : la qualité en dents de scie est devenue un vrai problème endémique depuis le départ de Joe Comeau (chant) en 2003 et son remplacement par Dave Padden.

Depuis Schizo Deluxe (2005) jusquau petit dernier Feast dont il sera question ici, les albums dAnnihilator produisent sur moi le même effet : à chaque fois, une poignée de riffs et de morceaux donnent lespoir que lalbum sera une tuerie, mais une fois celui-ci fini, je reste avec le sentiment que le groupe est, une fois de plus, passé à côté de son sujet. Un constat dautant plus décevant que le groupe est éminemment sympathique. Feast, donc, renoue avec ce « schéma » tristement familier. Ainsi, lart du riff permet rapidement de senthousiasmer sur certains morceaux (« Deadlock », « No Way Out », « Fight the World »,...). Rien à dire, Jeff Waters na rien perdu de sa superbe sur ce disque, et on peut même dire que linventivité des six-cordes est plus poussée sur ce disque que sur ses prédécesseurs directs. Toujours en matière de guitares, on se réjouit également du son qui leur a été conféré, proche de celui dun Carnival Diablos (2001). Et on ne peut que saluer, une fois encore, les soli du maître canadien, toujours monstrueux. Bref, les guitares sont à la fête, que ce soit dans les orgies punitives de thrash ou dans les quelques moments mid-tempo. En dautres circonstances, cette excellente base aurait pu donner lieu à un grand disque.

Mais rien à faire, Annihilator semble attiré par les fautes de goût comme un aimant. Premier sujet qui fâche, le son de batterie. Pour la énième fois Jeff Waters sest mis en tête de conférer à cet instrument un son épouvantablement clinique et désagréable à loreille (cymbales, où êtes-vous ?). Sil nest pas capable de bien faire sonner cette fichue batterie, pourquoi séchiner à lenregistrer et à la mixer lui-même ? Ensuite, il y a les gros ratés qui brisent complètement le rythme de lalbum. Il y en a deux à signaler sur Feast (sur neuf titres, c'est déjà pas mal). Tout dabord, la ballade mièvre au possible « Perfect Angel Eyes ». Un titre apparemment écrit au départ par Waters pour sa compagne. Dans un contexte personnel, je ne doute pas que cette chanson a charmé la demoiselle, mais sur ce disque, quel choix pour le moins déplacé... Un peu plus tôt, cest « Wrapped » qui gâche la fête. Linvité Danko Jones nous y gratifie dun chant complètement nul (oui, vraiment) et dun refrain franchement à chier : grosse déception !

Et on en arrive seulement à présent au grief principal que jadresse à ce disque : eh oui, il sagit une fois de plus du chant. Il faut être objectif : Dave Padden est sans doute le plus versatile des chanteurs dAnnihilator (qui en a eu beaucoup !), mais il traîne deux handicaps. Le premier lui est imputable : sa voix manque cruellement de personnalité, surtout en chant crié. Le responsable du second me semble être (même si je ne puis laffirmer avec certitude) Jeff Waters : les mélodies et le placement du chant. Mon dieu quils sont plats et peu imaginatifs ! Combien de fois ne doit-on pas se coltiner ce chant ultra-rythmique, mécanique et sans saveur (« Smear Campaign », « Deadlock », « Demon Code »,... ou même la seconde partie du conclusif « One Falls, Two Rise », dont lambiance est pourtant plus riche) ? On en revient à ce que j'évoquais plus haut : à chaque fois, ou presque, cest la douche froide après l'enthousiasme initial. Lorsque les riffs incendiaires de Waters ouvrent le bal, on se dit quon va passer un bon moment, et puis le chant entre en scène... et on débande immédiatement. A linstar du son de batterie, ce placement du chant est dune banalité et dune froideur annihilant instantanément le plaisir que nous promettait le morceau. Il est vraiment impossible de faire abstraction de ce défaut, et on est en droit de se demander comment diable le groupe nest pas capable de sen apercevoir ?! Surtout que, je le répète, je suis convaincu que Padden a largement le talent de nous offrir un chant dun autre calibre. Tu parles dun gâchis...

Jai longtemps soutenu Annihilator mais après tant de réalisations plombées par les mêmes défauts pourtant aisément corrigibles, je ne parviens plus à cautionner ce quil fait. Malgré tous les efforts produits par les guitares, ce disque est pataud, froid et, surtout, parfaitement oubliable. Le plus grave, cest que le groupe semble se contenter à présent dalbums de cette trempe... Voilà qui est inadmissible lorsquon possède un talent comme le sien ! En tant que fan de longue date, javoue subjectivement ma déception et mon amertume. Le capital sympathie dAnnihilator ne lui permet plus, désormais, de se racheter. Quand un disque est lourd, froid et ennuyeux comme lest Feast, on na dautre choix que de le ranger dans un coin où il prendra la poussière et passer au suivant... Par pitié, Jeff, réveille-toi !

Mastema

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